Plougastel, capitale de la fraise


" On y cultive des campagnes entières d’une espèce de fraisier différent du nôtre par les feuilles plus arrondies, plus charnues et fort velues. Ses fruits sont ordinairement gros comme une noix, et quelquefois comme un œuf de poule. Ils sont d’un rouge blanchâtre et un peu moins délicats au goût que nos fraises de bois. J’en ai donné quelques pieds à M. de Jussieu pour le Jardin royal, où l’on aura soin de les faire fructifier".
Amédée Frézier, Voyage de la mer du Sud

 

Plougastel et la fraise, la fraise et Plougastel...

Chaque printemps, c'est la même histoire. Lorsque je vais sur le marché, je guette fébrilement l'arrivée des premières fraises, ce petit fruit rouge et juteux qui répond souvent au nom de gariguette, mais aussi de marat des bois, Séraphine... et qui se déguste nature avec délectation. Nul besoin de sucre ou de chantilly pour en apprécier la saveur.

L'histoire raconte que c'est François Amédée Frézier (nom prédestiné s'il en est), ingénieur du génie maritime qui ramena d'Amérique du sud, des plants de fraises blanches du Chili en 1714.

Depuis, il fait le bonheur et la fierté de la presqu'île de Plougastel-Daoulas. Jusqu'en 1940, la commune produit même le quart de la production française exportant vers Paris et l'Angleterre.

Aujourd'hui, 90 % des fraises sont cultivées hors sol, les 10 % restant étant produites en pleine terre, soit en conventionnel, soit en bio.

Fière de cette filiation et de ce passé glorieux, une association crée en 1992, un petit musée qui devient en 1997 le musée national de la Fraise et du Patrimoine. Installé au cœur de Plougastel, il invite à découvrir l'histoire, l'évolution des cultures, mais aussi le patrimoine et la vie des gens d'ici de façon ludique. Par ailleurs, chaque année le 2e dimanche de juin, la Fête des fraises réunit des milliers de spectateurs.

Bref, la fraise n'a pas fini de faire parler d'elle à Plougastel !

Article paru dans le magazine 2015 de l'Office de tourisme de Brest Terres Océanes