Photo : Jean-Yves Colin

Les falaises de Morgat abritent des dizaines de grottes marines. Un univers somptueux et sauvage que l'on peut découvrir au départ de Morgat en vedettes ou en kayak.

« Au moment où l'on pénètre dans la grotte de Morgat, une obscurité subite vous enveloppe ; la barque glisse silencieusement dans la nuit ; l'air devient plus rare et l'on n'entend autour de soi que le lourd clapotement des flots et le bruit monotone et régulier des larges gouttes d'eau qui tombent comme des larmes du haut de la caverne. Mais quand le premier saisissement est passé et que l’œil s'est habitué aux ténèbres, la grotte semble s'illuminer lentement...

De loin en loin, de larges traînées d'un rouge sombre descendant de la voûte jusqu'aux flots, semblables aux suintements d'un sang encore humide ; puis des veines d'un jaune éclatant, d'un vert tendre ou d'un blanc rosé courent çà et là dans la pierre, imitant les marbres les plus rares. » Emile Souvestre décrivait ainsi la grotte de l'Autel à Morgat en 1836 dans le livre « Voyage en Finistère ».

Cent quatre vingt ans plus tard, la magie opère toujours, pour ceux qui s'aventurent dans les grottes de la presqu'île de Crozon. Créées par l'assaut des vagues sur les parois en grès armoricain, elles se comptent par dizaine, formant un véritable gruyère accessible seulement par la mer.

Des grottes visitables en vedettes ou en kayak

Au départ du port de Morgat, des vedettes invitent, à la belle saison, les visiteurs à découvrir les plus grandes d'entre elles comme la grotte de l'Autel, profonde de 80 mètres, véritable cathédrale aux parois richement colorées ou la cheminée du diable avec son gigantesque puits de lumière. Il y a aussi la grotte Sainte-Marine (la seule accessible à pied à marée basse par grand coefficient) ou la chambre du diable, sonore et ténébreuse.

Mais il y a également toutes les autres que l'on ne peut découvrir qu'en pirogue ou en kayak.

« Avec un kayak, tu te faufiles partout. Dans certaines, tu n'as qu'un étroit passage pour y rentrer. Derrière, tu découvres une grande cavité. Puis tu t'enfonces dans un passage. Parfois tu ressors par une autre sortie. C'est absolument fantastique ! » s'enthousiasme Jean-Yves Colin kayakiste amoureux de ce littoral escarpé. Ce qu'il aime aussi c'est la rencontre avec les goélands, les cormorans et autres oiseaux de mer qui se laissent approcher ou avec les nuages d'étoiles de mer qui se découvrent à marée basse dans certaines grottes.

« C'est un plaisir à partager. Et lorsque l'on vient pour la première fois, c'est bien d'être accompagner d'un guide car il donne les clefs pour bien comprendre ces grottes absolument magiques » conclut le kayakiste.

MK

Photo : Jean-Yves Colin

En savoir + :  http://www.tourisme-presquiledecrozon.fr/

Article paru dans le magazine de l'Office du Tourisme de Brest Métropole Océane 2014